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lundi 24 août 2020

Message d'Arvol Looking Horse

Chef indien des nations Dakota, Lakota et Nakota Appel en faveur de la Paix et du Sauvetage de la planète. Cet appel fut transmis le 15 septembre 2001, 4 jours après l'attaque du World's Trade Center. 

Adaptation française : Olivier de Rouvroy

"Moi, Arvol Looking Horse, Chef des Nations Lakota, Dakota et Nakota, je vous demande d'écouter le point de vue d'un Indien, suite à ce qui vient de se passer en Amérique, à Manhattan, que notre peuple appelle "l'île de la Tortue". Au cours des six dernières années, mon travail s'est concentré sur l'unification de la communauté mondiale. Un message reçu durant l'une de nos cérémonies sacrées, m'amène à vous demander d'établir une Journée mondiale de Paix et de Prière le 21 juin, pour unir spirituellement nos propres manières de croire en notre Créateur.

 Nous avions été avertis de ce qui vient de se passer par les messages qui nous ont été transmis depuis les Anciennes Prophéties jusqu'à nos jours. Un nouveau message vient de nous être donné, pour que nous puissions apporter un espoir et une lumière en ces temps épouvantables. Comprendre la profondeur de ce message implique la reconnaissance de l'importance des sites sacrés. Il est indispensable que vous réalisiez comment fonctionne le lien entre ce qui se passe aujourd'hui et les massacres qui se produisent continuellement sur nos Amériques comme sur les autres terres. 

 J'ai pris conscience de l'importance des sites sacrés à l'âge de 12 ans, lorsque Bison Blanc m'a remis son calumet et transmis ses enseignements. Notre peuple s'efforce de protéger les sites sacrés depuis l'origine des temps. Il est nécessaire de bien comprendre leur utilité; cela va bien au-delà d'une question de monuments construits par des hommes. Notre peuple a construit jadis des objets et des sanctuaires pour identifier les sites sacrés et se lier à leurs pouvoirs. Nous savons depuis bien longtemps que ce qui est important se trouve à l'intérieur des sites, dessous. Ces endroits sacrés ont été profanés au cours des siècles, puis détruits pendant les décennies passées, ce qui nous a amenés aujourd'hui à cette situation catastrophique. Regardez autour de vous! Notre Mère la Terre est vraiment malade de ces viols répétés, et nous sommes sur le point de détruire les conditions de survie de nos enfants et des futurs enfants de nos enfants.

 Nous avons notre propre sanctuaire dans les collines sacrées du Sud Dakota. Son nom est "Cœur de tout ce qui est". Nos ancêtres ont essayé de le protéger comme ils ont pu de ces viols continuels. Il leur était impossible de voir ce site depuis un satellite dans le ciel, mais maintenant que la technologie moderne permet d'obtenir des images, nous voyons qu'il a la forme d'un cœur, et lorsque les images sont rapidement transmises, il ressemble à un cœur qui bat. De même, les Dineh ont toujours essayé de protéger Big Mountain, l'appelant "le Foie", et nous souffrons des extractions de charbon qui épuisent ce site et des procédés toxiques utilisés pour s'approprier son énergie. Les Aborigènes, eux aussi, ont prévenu de l'effet désastreux du réchauffement climatique sur Corral Reefs, qu'ils considèrent comme l'épurateur du sang de la Terre. Or, on est en train d'empoisonner ce sang. Quant aux Indiens d'Amazonie, ils nous expliquent depuis toujours que leur forêt est le poumon de la planète et qu'elle a besoin d'une protection. Mais nous voyons le gouvernement brésilien continuer à approuver la destruction massive de cette forêt. Le peuple Gwich'in, lui, avait baptisé les plaines côtières de l'Arctic National Wild Life Refuge : "Là où commence la Vie" ; or les Gwich'in subissent les effets dévastateurs d'un forage pétrolier au beau milieu de ce sanctuaire. Ces plaines côtières sont le lieu d'où proviennent de nombreuses nations animales. Et le sort des Gwich'in est lié à celui de ces nations animales. 

 Comme ces destructions se poursuivent à travers le monde entier, et que l'humanité s'avère incapable de comprendre la nécessité de l'équilibre de la vie, nous allons inévitablement subir un grand choc en retour. Les Messagers de nos peuples préviennent que ces destructions causeront un désastre mondial. Nos peuples connaissent l'importance des sites sacrés pour notre Mère la Terre. Ce sont ses chakras. Ils savent que leur préservation est indispensable à la survie des générations futures. C'est la subsistance même de nos peuples qui est en train d'être détruite. Jusqu'à ce que nous acceptions de nous tourner vers d'autres formes d'énergie sans danger pour les nations qui vivent sur la Terre, les malheurs continueront à nous accabler.

 Nos ancêtres avaient prédit qu'un jour, l'eau serait à vendre. À l'époque, cela était difficile à croire, car l'eau était encore abondante, pure, pleine d'énergie, de vitalité et d'esprit. Aujourd'hui, nous devons acheter l'eau, une eau dont tous les nutriments les plus précieux ont été enlevés. C'est une eau vide ! Un jour, l'eau deviendra comme l'or, trop chère pour nous l'offrir. Il deviendra impossible de trouver une eau saine. Attaquer les nations, utiliser leurs ressources et mettre en œuvre cette destruction au nom de la paix n'est pas la bonne réponse ! Cette réponse a été donnée, comme une suite logique au programme de colonisation de nos terres, de notre eau et de notre nourriture. Les conséquences de ce programme affectent maintenant la façon de penser de l'ensemble de l'humanité. 

Une "maladie de l'esprit" s'est peu à peu mise en place ; elle touche la plupart des leaders mondiaux et de nombreux membres de notre communauté mondiale, et leur fait penser qu'une solution de représailles et la destruction de certains peuples ramènera la paix sur la Terre. Dans nos Prophéties, il est dit que nous sommes maintenant à la croisée des chemins : soit nous nous unissons d'une manière spirituelle en tant que Peuple de la Terre, soit nous ferons face au chaos, aux désastres, aux maladies et nous verrons des larmes couler dans les yeux de nos enfants.

 Il est triste de constater qu'il aura fallu attendre un désastre comme celui que nous venons de subir pour nous unir spirituellement, mais nous ne devrions pas entacher cette unité de colère ni de soif de représailles. Nous sommes la seule espèce habitant cette planète qui continue à détruire sa propre source de subsistance. Par soif de pouvoir et de domination, nous sommes prêts à utiliser les armes les plus abominables et à déclencher de nouvelles guerres, mais les dommages provoqués par cette attitude sont devenus irréversibles, au point que notre Mère, la Terre, est tellement fatiguée qu'elle ne pourra plus supporter d'autres impacts de guerre. Je vous demande de vous joindre à notre effort. Notre objectif est que les peuples de tous les continents - peu importe leurs croyances - se réunissent sur leurs sites sacrés en ce moment béni qu'est le solstice d'été, le 21 juin, pour prier, méditer et communier les uns avec les autres, afin de favoriser une levée d'énergie pour soigner notre Mère, la Terre, et atteindre une conscience universelle, car ce n'est qu'ainsi que la Paix peut revenir. Chaque jour qui passe nous amène inexorablement au grand Jour de la Réconciliation. 

Je demande à tous les peuples de la Terre de commencer un effort, et je demande que chacun d'entre nous fasse un effort quotidien, pour se réveiller dans la gratitude du nouveau jour qui nous est accordé et remercier pour la nourriture sacrée que notre Mère, la Terre, continue à nous offrir, au prix d'un terrible sacrifice, afin que l'énergie de guérison puisse être guidée et toucher nos âmes et nos esprits. Le nouveau millénaire qui vient de commencer amènera soit une Ère d'harmonie soit la fin de la vie telle que nous la connaissons aujourd'hui. Famines, guerres et déchets toxiques ont été le lot du progrès et du développement qui ont accompagné le dernier millénaire. En tant que gardiens de la Terre Mère, il nous incombe maintenant la responsabilité de renverser cet ordre de destruction. Nous en sommes arrivés au point de l'extrême urgence. La destinée des futures générations est entre nos mains.

 Nous restons libres de choisir l'une des deux voies qui se présentent devant nous : la voie positive ou la voie négative, la voie spirituelle ou la voie matérialiste. C'est notre propre choix, à nous tous et à chacun d'entre nous. Vous êtes celui qui doit choisir. Vous seul, et seulement vous, êtes en mesure de faire ce choix. Le choix que vous ferez sera celui de marcher avec honneur ou de déshonorer vos ancêtres. Vous ne pouvez plus échapper aux conséquences de votre propre décision. De votre décision dépend le destin du monde entier. Vous devez choisir. Vous ne pouvez l'éviter. Chacun d'entre nous a été placé ici et maintenant pour décider personnellement de l'avenir de l'humanité. Pensez-vous que le Créateur ait pu créer des personnes superflues dans une période où existe un danger aussi terrible ? Sachez que vous-même êtes essentiel à ce monde. Vous devez le croire ! Comprenez la bénédiction en même temps que le poids que cela implique. Vous êtes vous-même désespérément nécessaire pour sauver l'âme de ce monde. Pensez-vous être ici pour une autre raison ? Dans le cercle sacré de la vie, il n'y a ni commencement ni fin, et nous y sommes tous reliés ! " 

 Chef Arvol-Cheval-qui-observe 19ème Génération des Gardiens du Calumet du Petit Bison Blanc 

 


 

dimanche 16 août 2020

Gandalf le petit agneau

 "Nous sommes des visiteurs sur cette planète. Nous sommes ici pour 90 ou 100 ans, tout au plus. Pendant cette période, nous devons tenter de faire quelque chose d'utile, de nos vies. Contribuer au bonheur des autres est le but véritable, le sens véritable de la vie."
Sa Sainteté le Dalaï-lama

 

 Gandalf est un agneau juste sevré que ses propriétaires nous ont confié car des personnes souhaitaient l'acquérir afin de le tuer et de le manger. 

Il a vite pris ses repères au refuge, devenant un petit "frère" affectueux pour Poésie la vache handicapée et Eowyn, la zébu.

Yoko et Shambhala, les juments qui ont élevé Poésie et Eowyn, ont été ravies de l'accueillir.

 

Gandalf dans la cour

 Gandalf est joueur et adore participer à tout ce que l'on fait. Mais son plus grand plaisir est de se blottir contre Poésie, ou de faire la sieste avec elle et Eowyn.


Sieste et complicité


Laos, le bouvier bernois, aime jouer avec la petite famille


Entre les jeux, les siestes, manger et voir les copains, la journée est bien remplie

Poésie, qui est aveugle et épileptique, est très heureuse de se sentir "grande sœur" pour Gandalf

Un peu de repos bien mérité avant de nouvelles aventures

Les moutons sont des animaux victimes de nombreux préjugés. Pourtant leur univers est fascinant, ce sont des animaux pourvus de sens très développés, vue, audition, et surtout odorat qui leur permet de sélectionner les plantes qu'ils consomment.

Leur vie en groupe est riche d'une subtile organisation démocratique ou divers indices corporels permettent de communiquer et de recueillir des suffrages pour prendre les décisions importantes.

Les moutons peuvent mémoriser plus de 50 visages d'autres moutons pendant plus de 2 ans d'après une étude scientifique, ils le font aussi avec les visages humains et excellent à identifier les émotions.

Ils comprennent avec aisance des règles de certains exercices et s'adaptent à leur changement, parfois mieux encore que les primates.

Gandalf est plein de vie.

 Pourtant,rien qu'en  2014, 545 millions ont été tués dans le monde pour être consommés...

Le symbolisme religieux et rituel des moutons a commencé avec certaines des premières religions: des crânes de Béliers et également de Taureaux occupaient un emplacement central dans les sanctuaires de Çatal Hüyük, il y a environ 8000 ans. Dans la religion égyptienne antique, le Bélier était le symbole de plusieurs dieux : Khnoum, Harsaphes et Amon (dans son incarnation comme dieu de la fécondité). D’autres divinités sont parfois montrées avec des attributs de Mouton, comme la déesse Ishtar, le dieu phénicien Baal et le dieu babylonien Ea-Oannes. Il existe aussi de nombreuses références au Mouton dans la civilisation grecque ancienne. Le Mouton Chrysomallos fait partie de la légende de la Toison d’Or qui continue d’être racontée encore aujourd’hui. Une corne de Bélier dite Chofar joue un rôle important dans les religions abrahamiques. Abraham, Isaac, Jacob, Moïse le roi David et Mahomet étaient tous bergers.

 Les Moutons sont aussi les premiers animaux mentionnés dans l’Ancien Testament. Selon l’histoire, un Bélier est sacrifié comme substitut à Isaac après qu’un ange eût retenu la main d’Abraham qui allait sacrifier son fils. L’Aïd el-Kebir est l’une des principales fêtes rituelles annuelles de l’Islam, au cours de laquelle des Moutons (ou autres animaux) sont sacrifiés en souvenir de cet acte. Les Grecs et les Romains sacrifiaient aussi régulièrement des Moutons dans leur pratique religieuse. Le judaïsme traditionnel offrait des Moutons dans le cadre du Korban.

 Aussi, chez les chrétiens, il symbolise le Christ qui s'est sacrifié pour l'humanité. Par ailleurs, Jésus est souvent comparé au berger recherchant ses agneaux ou brebis égarées.

  « Si votre compassion n’inclut pas tous les êtres vivants, alors il vous sera impossible de trouver la paix en vous-même. » Albert Schweitzer

 

mardi 11 août 2020

Cette distance infime à nos cousins animaux

 

"Notre traitement à l’encontre des animaux sera un jour considéré comme barbare. Il ne peut pas y avoir de civilisation parfaite tant que l’homme ne se rende compte que les droits de chaque créature vivante sont aussi sacrés que la sienne."

Docteur D. Starr la Jordanie (1851-1931)

 

 

 

Michel SERRES
Cette distance infime à nos cousins animaux

 

 Jusqu'à aujourd’hui en effet, l’humanisme n’eut jamais lieu parce que l’homme universel qu’il évoquait n’existait pas. […]
 Il vient de naître aujourd’hui, d’une toute autre source. Tiré de la paléoanthropologie, de la biochimie et de quelques autres disciplines expertes dans les datations, le Grand récit qui raconte l’émergence, l’expansion et les voyages aventureux d’Homo sapiens permet de dessiner l’arbre généalogique d’une seule et même famille et donc d’accéder à un nouvel universel.
 Et de nouveau : existe t-il une nature humaine ? Qu’est-ce donc que l’homme ? A ces deux questions, chaque réponse proposée par la tradition tente de définir notre espèce en général. Mais toujours quelque critique, ironique et judicieux, oppose à chaque essai une bête dite brute qui correspond à cette définition, soit parce qu’elle a deux pieds sans plume ou qu’elle rit, soit qu’experte, elle fabrique des outils, qu’elle fait l’amour face à face… Fourmis, termites, castors, chimpanzés, bonobos… voilà, que je sache, autant d’animaux politiques. Et combien de fois, mon âme, avez-vous assisté à la réception du corps diplomatique par un chef d’Etat ou, malade, à la visite d’un patron de médecine précédant sa suite… sans reconnaître là, immanquablement, quelque mâle dingo dominant ses femelles et autres dépendants, un coq en gloire dans la basse-cour parmi poules et chapons, un lion de mer sur la plage sale, levant son cou flasque ? Ethologie et génétique savent mesurer cette distance infime à nos cousins animaux.
 Que l’on définisse enfin l’homme comme chose qui pense, combien en avez-vous rencontré sur la place publique ou dans quelque amphithéâtre ? Inversement, qui vous assure qu’aucune bête n’a conscience de soi, que la vache dans son pré ne médite pas sur ce pourquoi elle se trouve comme jetée dans ce carré de luzerne, ruminant sa déréliction ? Qui d’entre nous entra jamais dans la cénesthésie d’une chauve-souris ?
 Une fois rejetées ces définitions absurdes, une fois fermé cet accès à l’homme universel, il semble plus aisé de répondre à la question : qui es-tu toi, mon prochain, mon voisin, que je fréquente au quotidien et que je crois connaître ?
Michel SERRES, Récits d’humanisme (2006).