"Notre traitement à l’encontre des animaux sera un jour considéré comme barbare. Il ne peut pas y avoir de civilisation parfaite tant que l’homme ne se rende compte que les droits de chaque créature vivante sont aussi sacrés que la sienne."
Docteur D. Starr la Jordanie (1851-1931)
Michel SERRES
Cette distance infime à nos cousins animaux
Jusqu'à aujourd’hui en effet,
l’humanisme n’eut jamais lieu parce que l’homme universel
qu’il évoquait n’existait pas. […]
Il vient de naître aujourd’hui, d’une toute autre
source. Tiré de la paléoanthropologie, de la biochimie et de
quelques autres disciplines expertes dans les datations, le
Grand récit qui raconte l’émergence, l’expansion et les
voyages aventureux d’Homo sapiens permet de dessiner l’arbre
généalogique d’une seule et même famille et donc d’accéder à
un nouvel universel.
Et de nouveau : existe t-il une nature humaine ?
Qu’est-ce donc que l’homme ? A ces deux questions, chaque
réponse proposée par la tradition tente de définir notre
espèce en général. Mais toujours quelque critique, ironique et
judicieux, oppose à chaque essai une bête dite brute qui
correspond à cette définition, soit parce qu’elle a deux pieds
sans plume ou qu’elle rit, soit qu’experte, elle fabrique des
outils, qu’elle fait l’amour face à face… Fourmis, termites,
castors, chimpanzés, bonobos… voilà, que je sache, autant
d’animaux politiques. Et combien de fois, mon âme, avez-vous
assisté à la réception du corps diplomatique par un chef
d’Etat ou, malade, à la visite d’un patron de médecine
précédant sa suite… sans reconnaître là, immanquablement,
quelque mâle dingo dominant ses femelles et autres dépendants,
un coq en gloire dans la basse-cour parmi poules et chapons,
un lion de mer sur la plage sale, levant son cou flasque ?
Ethologie et génétique savent mesurer cette distance infime à
nos cousins animaux.
Que l’on définisse enfin l’homme comme chose qui pense,
combien en avez-vous rencontré sur la place publique ou dans
quelque amphithéâtre ? Inversement, qui vous assure qu’aucune
bête n’a conscience de soi, que la vache dans son pré ne
médite pas sur ce pourquoi elle se trouve comme jetée dans ce
carré de luzerne, ruminant sa déréliction ? Qui d’entre nous
entra jamais dans la cénesthésie d’une chauve-souris ?
Une fois rejetées ces définitions absurdes, une fois
fermé cet accès à l’homme universel, il semble plus aisé de
répondre à la question : qui es-tu toi, mon prochain, mon
voisin, que je fréquente au quotidien et que je crois
connaître ?
Michel SERRES, Récits d’humanisme (2006).
Celui qui prend le temps d'observer les animaux s'apercevra très vite que les animaux font preuve de beaucoup d'empathie entre eux, hier encore je regardais un reportage ou l'on voyait des girafes se regrouper autour d'un vieux male qui avait cessé de vivre, à leur comportement il est évident que pour elle s'était un instant de recueillement, j'ai observé ce genre de comportement chez différents animaux, j'ai vu une vache pleurer parce que l'agriculteur ne comprenait pas sa réalité et lorsque je suis intervenu pour la protéger, elle m'a immédiatement montré sa gratitude. Depuis longtemps je sais que les animaux sont beaucoup plus sociaux et solidaires que les humains.
RépondreSupprimerPasse une belle journée
Amicalement
Claude
Merci beaucoup Claude. Ici dans notre refuge la Petite Bohème, on voit chaque jour à quel point un animal lors d'un sauvetage ou des soins qui lui sont prodigués, montre sa gratitude et sa confiance. Nous sommes aussi fascinés par la richesse des relations interespèces...Je te souhaite une merveilleuse fin de semaine. Amitié, Séverine
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