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vendredi 25 février 2022

Promets-moi

 Quand nous pratiquons la paix et quand nous pouvons sourire, notre paix peut influencer l'univers entier.

Thich Nhat Hanh



Promets-moi


Promets-moi aujourd’hui,
Alors que le soleil est juste au-dessus de nos têtes ,
De te rappeler, ma sœur, mon frère
Même s’ils te terrassent
Sous une montagne de haine et de violence,
Que l’homme n’est pas notre ennemi.

Noble est la compassion,
la haine
ne peut répondre à la violence,
la haine ne te laissera jamais affronter
la bête qui est en l’homme.
Et un jour,
quand tu feras face à la bête,
seul, ton courage intact,
Tes yeux pleins de gentillesse,
Alors de ton sourire
naîtra une fleur.
Et tous ceux qui t’aiment
seront tes témoins
par delà dix mille mondes de naissance et de mort.

Seul de nouveau,
je continuerai la tête baissée,
mais connaissant l’immortalité de l’amour .

Et sur la longue et dure route,
la soleil et la lune brilleront tour à tour
Eclairant mon chemin .


Ce poème a été écrit par Thich Nhat Hanh (Thay) pendant la guerre du Vietnam. Sa vie et celle de ses étudiants étaient quotidiennement en danger. Pourtant, ce poème encourage la perspicacité, la compassion et le pardon.




jeudi 10 février 2022

Je ne cesse de naître

 Notre vraie demeure est le maintenant. Vivre dans l'instant présent est un miracle. Le miracle n'est pas de marcher sur l'eau. Le miracle est de marcher sur la terre verte, en ce moment, d'apprécier la paix et la beauté qui nous entourent maintenant. 

  Thich Nhat Hahn

  


Je ne cesse de naître

Ne dites pas, je serai parti demain,
Car je ne cesse de naître, aujourd’hui encore.
Regardez en profondeur : je nais à chaque seconde
Bourgeon sur une branche printanière,
Oisillon aux ailes encore fragiles,
Apprenant à chanter dans mon nouveau nid,

Chenille au cœur d’une fleur ;
Bijou caché dans une pierre.

Je ne cesse de naître, pour rire et pour pleurer ; pour craindre et pour espérer :
Mon cœur est rythmé par la naissance et la mort de tout ce qui est vivant.

Je suis l’éphémère se métamorphosant sur l’eau de la rivière,
et je suis l’oiseau qui, au printemps, naît juste à temps
pour manger l’éphémère.

Je suis la grenouille nageant heureuse dans la mare claire,
Et je suis l’orvet approchant en silence pour se nourrir de la grenouille.

Je suis l’enfant d’Ouganda, décharné, squelettique,
aux jambes pareilles à des bambous fragiles,
et je suis le marchand d’armes vendant des armes meurtrières à l’Ouganda.

Je suis la fillette de douze ans, réfugiée sur une frêle embarcation,
Se jetant à l’eau pour avoir été violée par un pirate,
Et je suis le pirate, au cœur incapable encore de voir et d’aimer :

Je suis un membre du Politburo,
Et je suis l’homme qui doit acquitter sa « dette de sang  » envers mon peuple,
Mourant lentement aux travaux forcés.

Ma joie est comme le printemps, chaude,
Au point d’épanouir des fleurs en tout mode de vie.
Ma peine forme une rivière de larmes, débordante,
Au point d’emplir les quatre océans.

S’il vous plaît, appelez-moi par mes vrais noms,
Que j’entende ensemble mes cris et mes rires,
Que je voie ma joie mais aussi ma peine.

Appelez-moi, s’il vous plaît, par mes vrais noms,
Que je m’éveille,
Et ouvre pour toujours la porte de mon cœur,
La porte de la compassion.

Thich Nhat Hanh

Extrait du livre « La sérénité de l’instant »