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samedi 27 août 2022

Le véto impliqué

 « Je trouve insupportable que l'on tente d'opposer l'amour des hommes et l'amour des animaux. Je crois à l'amour de la vie ».

Jean-François Noblet





Le véto impliqué



Vous connaissez ce véto qui s’implique émotionnellement ? Vous savez, celui que vous aimez bien, qui a l’air de s’intéresser à votre animal, qui « s’arrange » au mieux pour votre Kiki, qui vous rappelle pour avoir des nouvelles, qui se réjouit de voir Kiki aller mieux ou qui pleure de devoir l’euthanasier.
Certains de vous répondront « Non, malheureusement ! » et d’autres « Oh oui, on n’y changerait pour rien au monde ! ».
Mais… Savez-vous ce que ça lui coûte ?
Ce que ça lui coûte de se donner sincèrement et… de recevoir en retour des claques régulièrement ?
Vous aimez que le vétérinaire vous rappelle pour prendrez des nouvelles… Mais combien de fois l’avez-vous rappelé pour les donner vous-mêmes ? Probablement rarement quand vous étiez satisfait de l’amélioration, mais si cela ne va pas mieux, là, on rappelle, n’est-ce pas ?
Et, vous le savez bien, ce fameux vétérinaire est « juste » un être humain. D’ailleurs c’est aussi pour ça qu’on l’aime : « il est humain ». Mais, par contre, s’il se trompe parce qu’il est humain, s’il rate quelque chose parce qu’il est humain, s’il ne sait pas tout parce qu’il est humain, là, on lui en veut. Il devient mauvais, inutile. Parfois même « il a tué mon chien ».
De toute façon, les vétos, ça mange l’argent et c’est tout.
Et comme il est humain, il ne fait pas de miracle. Parfois on ne peut pas sauver Kiki. La nature est toujours plus forte que nous. Oui, mais il faut un coupable. Tiens, le véto ! Ça doit bien être de sa faute… Après tout, en 2022, on sait tout soigner, non ? En plus, Dr Google a dit que…
VLAN, dans les dents, au véto.
Ça vaut bien le coup de s’impliquer sincèrement pour avoir un coup de poignard dans le dos au final… Quitte à le recevoir, autant se préparer dès le début finalement, non ?
S’impliquer, c’est aussi se rendre vulnérable. Alors le coup de poignard, derrière, il coûte très, très cher. Que faire alors ? Continuer ? Aller au burn-out ? Beaucoup trop souvent. Se protéger ? Se détacher ? forcément un peu. Devenir celui que l’on n’a jamais voulu être ? Arrêter ce métier ? Oui, pour beaucoup…
Non, les vétos ne mangent toujours pas de l’argent. Par contre, la gratitude, ou un simple « merci », ça nourrit l’âme. Et de ce côté-là, c’est trop souvent la famine.
Vous aimez votre véto-impliqué ? Prenez soin de lui. C’est une espèce en danger car elle est fragile, elle est gratitudivore, et la société actuelle n’en cultive pas assez pour les nourrir correctement.

Texte trouvé sur le site " Zen-O-vet"