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dimanche 29 mars 2020

Le monde qui marchait sur la tête est en train de remettre ses idées à l'endroit

Le chaos est rempli d'espoir parce qu'il annonce une renaissance.
Coline Serreau 







Voici un texte poignant de Coline Serreau qui ne mâche pas ses mots...

Dimanche 22 mars. Coline Serreau, réalisatrice de Trois hommes et un couffin, mais aussi de films visionnaires, écolos, humanistes et généreux comme La belle verte ou La crise.

LE MONDE QUI MARCHAIT SUR LA TÊTE EST EN TRAIN DE REMETTRE SES IDÉES A L’ENDROIT



"Le gouvernement gère l'épidémie comme il peut… mais les postures guerrières sont souvent inefficaces en face des forces de la nature. Les virus sont des êtres puissants, capables de modifier notre génome, traitons-les sinon avec respect, du moins avec modestie.

Apprenons à survivre parmi eux, à s'en protéger en faisant vivre l'espèce humaine dans des conditions sanitaires optimales qui renforcent son immunité et lui donnent le pouvoir d'affronter sans dommage les microbes et virus dont nous sommes de toute façon entourés massivement, car nous vivons dans la grande soupe cosmique où tout le monde doit avoir sa place. La guerre contre les virus sera toujours perdue, mais l'équilibre entre nos vies et la leur peut être gagné si nous renforçons notre système immunitaire par un mode de vie non mortifère.

Dans cette crise, ce qui est stupéfiant c’est la rapidité avec laquelle l'intelligence collective et populaire se manifeste.
En quelques jours, les français ont établi des rites de remerciement massivement suivis, un des plus beaux gestes politiques que la France ait connus et qui prolonge les grèves contre la réforme des retraites et l'action des gilets jaunes en criant haut et fort qui et quoi sont importants dans nos vies.

Dans notre pays, ceux qui assurent les fonctions essentielles, celles qui font tenir debout une société sont sous-payés, méprisés. Les aides-soignantes, les infirmières et infirmiers, les médecins qui travaillent dans les hôpitaux publics, le personnel des écoles, les instituteurs, les professeurs, les chercheurs, touchent des salaires de misère tandis que des jeunes crétins arrogants sont payés des millions d'euros par mois pour mettre un ballon dans un filet.

Dans notre monde le mot paysan est une insulte, mais des gens qui se nomment "exploitants agricoles" reçoivent des centaines de milliers d'euros pour faire mourir notre terre, nos corps et notre environnement tandis que l'industrie chimique prospère.
Et voilà que le petit virus remet les pendules à l'heure, voilà qu'aux fenêtres, un peuple confiné hurle son respect, son amour, sa reconnaissance pour les vrais soldats de notre époque, ceux qui sont prêts à donner leur vie pour sauver la nôtre alors que depuis des décennies les gouvernements successifs se sont acharnés à démanteler nos systèmes de santé et d'éducation, alors que les lobbies règnent en maîtres et arrosent les politiques avec le fric de la corruption.

Nous manquons d'argent pour équiper nos hôpitaux, mais bon sang, prenons l'argent où il se trouve, que les GAFA payent leurs impôts, qu'ils reversent à la société au minimum la moitié de leurs revenus. Car après tout, comment l'ont-ils gagné cet argent ? Ils l'ont gagné parce qu'il y a des peuples qui forment des nations, équipées de rues, d'autoroutes, de trains, d'égouts, d'électricité, d'eau courante, d'écoles, d'hôpitaux, de stades, et j'en passe, parce que la collectivité a payé tout cela de ses deniers, et c’est grâce à toutes ces infrastructures que ces entreprises peuvent faire des profits. Donc ils doivent payer leurs impôts et rendre aux peuples ce qui leur est dû.

Il faudra probablement aussi revoir la question de la dette qui nous ruine en enrichissant les marchés financiers. Au cours des siècles passés les rois de France ont très régulièrement décidé d'annuler la dette publique, de remettre les compteurs à zéro.

Je ne vois pas comment à la sortie de cette crise, quand les comptes en banque des petites gens seront vides, quand les entreprises ne pourront plus payer leurs employés qui ne pourront plus payer les loyers, l'électricité, le gaz, la nourriture, comment le gouvernement pourra continuer à gaspiller 90% de son budget à rembourser une dette qui ne profite qu'aux banquiers.
J'espère que le peuple se lèvera et réclamera son dû, à savoir exigera que la richesse de la France, produite par le peuple soit redistribuée au peuple et non pas à la finance internationale. Et si les autres pays font aussi défaut de leur dette envers nous, il faudra relocaliser, produire de nouveau chez nous, se contenter de nos ressources, qui sont immenses, et détricoter une partie de la mondialisation qui n'a fait que nous appauvrir.

Et le peuple l'a si bien compris qu'il crie tous les soirs son respect pour ceux qui soignent, pour la fonction soignante, celle des mères, des femmes et des hommes qui font passer l'humain avant le fric.

Ne nous y trompons pas, il n'y aura pas de retour en arrière après cette crise.
Parce que malgré cette souffrance, malgré ces deuils terribles qui frappent tant de familles, malgré ce confinement dont les plus pauvres d'entre nous payent le plus lourd tribut, à savoir les jeunes, les personnes âgées isolées ou confinées dans les EHPAD, les familles nombreuses, coincés qu'ils sont en ville, souvent dans de toutes petites surfaces, malgré tout cela, le monde qui marchait sur la tête est en train de remettre ses idées à l'endroit.

Où sont les vraies valeurs ? Qu'est-ce qui est important dans nos vies ?
Vivre virtuellement ? Manger des produits issus d'une terre martyrisée et qui empoisonnent nos corps ?
Enrichir par notre travail ceux qui se prennent des bonus faramineux en gérant les licenciements ?
Encaisser la violence sociale de ceux qui n'ont eu de cesse d'appauvrir le système de soin et nous donnent maintenant des leçons de solidarité ?
Subir une médecine uniquement occupée à soigner les symptômes sans se soucier de prévention, qui bourre les gens de médicaments qui les tuent autant ou plus qu'ils ne les soignent ? Une médecine aux ordres des laboratoires pharmaceutiques ?

Alors que la seule médecine valable, c’est celle qui s'occupe de l'environnement sain des humains, qui proscrit tous les poisons, même s'ils rapportent gros. Pourquoi croyez-vous que ce virus qui atteint les poumons prospère si bien ? Parce que nos poumons sont malades de la pollution et que leur faiblesse offre un magnifique garde-manger aux virus.
En agriculture, plus on cultive intensivement sur des dizaines d'hectares des plantes transformées génétiquement ou hybrides dans des terres malades, plus les prédateurs, ou pestes, les attaquent et s'en régalent, et plus il faut les arroser de pesticides pour qu'elles survivent, c’est un cercle vicieux qui ne peut mener qu'à des catastrophes.
Mais ne vous faites pas d'illusions, on traite les humains les plus humbles de la même façon que les plantes et les animaux martyrisés.

Dans les grandes métropoles du monde entier, plus les gens sont entassés, mal nourris, respirent un air vicié qui affaiblit leurs poumons, plus les virus et autres "pestes" seront à l'aise et attaqueront leur point faible : leur système respiratoire.

Cette épidémie, si l'on a l'intelligence d'en analyser l'origine et la manière de la contrer par la prévention plutôt que par le seul vaccin, pourrait faire comprendre aux politiques et surtout aux populations que seuls une alimentation et un environnement sains permettront de se défendre efficacement et à long terme contre les virus.

Le confinement a aussi des conséquences mentales et sociétales importantes pour nous tous, soudain un certain nombre de choses que nous pensions vitales se révèlent futiles. Acheter toutes sortes d'objets, de vêtements, est impossible et cette impossibilité devient un bonus : d'abord en achetant moins on devient riches.

Et comme on ne perd plus de temps en transports harassants et polluants, soudain on comprend combien ces transports nous détruisaient, combien l'entassement nous rendait agressifs, combien la haine et la méfiance dont on se blindait pour se préserver un vague espace vital, nous faisait du mal.

On prend le temps de cuisiner au lieu de se gaver de junk-food, on se parle, on s'envoie des messages qui rivalisent de créativité et d'humour.
Le télétravail se développe à toute vitesse, il permettra plus tard à un nombre croissant de gens de vivre et de travailler à la campagne, les mégapoles pourront se désengorger.
Pour ce qui est de la culture, les peuples nous enseignent des leçons magnifiques : la culture n'est ni un vecteur de vente, ni une usine à profits, ni la propriété d'une élite qui affirme sa supériorité, la culture est ce qui nous rassemble, nous console, nous permet de vivre et de partager nos émotions avec les autres humains.

Quoi de pire qu'un confinement pour communiquer ? Et pourtant les italiens chantent aux balcons, on a vu des policiers offrir des sérénades à des villageois pour les réconforter, à Paris des rues entières organisent des concerts du soir, des lectures de poèmes, des manifestations de gratitude, c’est cela la vraie culture, la belle, la grande culture dont le monde a besoin, juste des voix qui chantent pour juguler la solitude.

C’est le contraire de la culture des officines gouvernementales qui ne se sont jamais préoccupées d'assouvir les besoins des populations, de leur offrir ce dont elles ont réellement besoin pour vivre, mais n'ont eu de cesse de conforter les élites, de mépriser toute manifestation culturelle qui plairait au bas peuple.

En ce sens, l'annulation du festival de Cannes est une super bonne nouvelle.
Après l'explosion en plein vol des Césars manipulés depuis des années par une maffia au fonctionnement opaque et antidémocratique, après les scandales des abus sexuels dans le cinéma, dont seulement une infime partie a été dévoilée, le festival de Cannes va lui aussi devoir faire des révisions déchirantes et se réinventer. Ce festival de Cannes qui déconne, ou festival des connes complices d'un système rongé par la phallocratie, par la corruption de l'industrie du luxe, où l'on expose complaisamment de la chair fraîche piquée sur des échasses, pauvres femmes porte-manteaux manipulées par les marques, humiliées, angoissées à l’idée de ne pas assez plaire aux vieillards aux bras desquels elles sont accrochées comme des trophées, ce festival, mais venez-y en jeans troués et en baskets les filles, car c’est votre talent, vos qualités d'artiste qu'il faut y célébrer et non pas faire la course à qui sera la plus à poil, la plus pute !
Si les manifestations si généreuses, si émouvantes des peuples confinés pouvaient avoir une influence sur le futur de la culture ce serait un beau rêve !

Pour terminer, je voudrais adresser une parole de compassion aux nombreux malades et à leurs proches, et leur dire que du fin fond de nos maisons ou appartements, enfermés que nous sommes, nous ne cessons de penser à eux et de leur souhaiter de se rétablir. Je ne suis pas croyante, les prières m'ont toujours fait rire, mais voilà que je me prends à prier pour que tous ces gens guérissent. Cette prière ne remplacera jamais les soins de l'hôpital, le dévouement héroïque des soignants et une politique sanitaire digne de ce nom, mais c’est tout ce que je peux faire, alors je le fais, en espérant que les ondes transporteront mon message, nos messages, d'amour et d'espoir à ceux qui en ont besoin."

Coline Serreau

mercredi 18 mars 2020

Nous ne sommes pas en guerre

La pensée du néant des choses engendre la compassion, La compassion abolit l'espace entre soi et les autres, L'unité de soi et des autres réalise le bien d'autrui . Milarepa




 "Nous ne sommes pas en guerre "
par Sophie Mainguy, médecin urgentiste.




NOUS NE SOMMES PAS EN GUERRE et n'avons pas à l'être...
Il est intéressant de constater combien nous ne savons envisager chaque événement qu’à travers un prisme de défense et de domination.
Les mesures décrétées hier soir par notre gouvernement sont, depuis ma sensibilité de médecin, tout à fait adaptées. En revanche, l’effet d’annonce qui l’a accompagné l’est beaucoup moins.
Nous ne sommes pas en guerre et n’avons pas à l'être.
Il n'y a pas besoin d’une idée systématique de lutte pour être performant.
L’ambition ferme d’un service à la vie suffit.
Il n’y a pas d’ennemi.
Il y a un autre organisme vivant en plein flux migratoire et nous devons nous arrêter afin que nos courants respectifs ne s'entrechoquent pas trop.
Nous sommes au passage piéton et le feu est rouge pour nous.
Bien sûr il y aura, à l’échelle de nos milliards d’humains, des traversées en dehors des clous et des accidents qui seront douloureux.
Ils le sont toujours.
Il faut s’y préparer.
Mais il n’y a pas de guerre.
Les formes de vie qui ne servent pas nos intérêts (et qui peut le dire ?) ne sont pas nos ennemis.
Il s’agit d’une énième occasion de réaliser que l’humain n’est pas la seule force de cette planète et qu’il doit - ô combien- parfois faire de la place aux autres.
Il n’y a aucun intérêt à le vivre sur un mode conflictuel ou concurrentiel.
Notre corps et notre immunité aiment la vérité et la PAIX.
Nous ne sommes pas en guerre et nous n’avons pas à l’être pour être efficaces.
Nous ne sommes pas mobilisés par les armes mais par l'Intelligence du vivant qui nous contraint à la pause.
Exceptionnellement nous sommes obligés de nous pousser de coté, de laisser la place.
Ce n’est pas une guerre, c’est une éducation, celle de l’humilité, de l’interrelation et de la solidarité.

Sophie Mainguy, médecin urgentiste


mardi 10 mars 2020

Déclaration universelle des droits de la terre

"Vous devez apprendre à vos enfants que le sol qu'ils foulent est fait des cendres de nos aïeux. Pour qu'ils respectent la terre, dites à vos enfants qu'elle est enrichie par les vies de notre race. Enseignez à vos enfants ce que nous avons enseigné aux nôtres, que la terre est notre mère. Tout ce qui arrive à la terre, arrive aux fils de la terre. Si les hommes crachent sur le sol, ils crachent sur eux-mêmes. "
Extrait du discours prononcé en 1854 par Seattle chef des tribus Duwamish et Suquamish devant le gouverneur Isaac Stevens 






Préambule
Nous, peuples et nations de la Terre : Considérant que nous faisons tous part de la Terre
Mère, communauté de vie indivisible composée d’êtres interdépendants et intimement
liés entre eux par un destin commun ;
Reconnaissant avec gratitude que la Terre Mère est source de vie, de subsistance,
d’enseignement et qu’elle nous prodigue tout ce dont nous avons besoin pour bien
vivre ;
Reconnaissant que le système capitaliste ainsi que toutes les formes de déprédation,
d’exploitation, d’utilisation abusive et de pollution ont causé d’importantes destructions,
dégradations et perturbations de la Terre Mère qui mettent en danger la vie telle que
nous la connaissons aujourd’hui par des phénomènes tels que le changement
climatique ;
Convaincus que, dans une communauté de vie impliquant des relations
d’interdépendance, il est impossible de reconnaître des droits aux seuls êtres humains
sans provoquer de déséquilibre au sein de la Terre Mère ;
Affirmant que pour garantir les droits humains il est nécessaire de reconnaître et de
défendre les droits de la Terre Mère et de tous les êtres vivants qui la composent et qu’il
existe des cultures, des pratiques et des lois qui reconnaissent et défendent ces droits ;
Conscients qu’il est urgent d’entreprendre une action collective décisive pour
transformer les structures et les systèmes qui sont à l’origine du changement climatique
et qui font peser d’autres menaces sur la Terre Mère ;
Proclamons la présente Déclaration universelle des droits de la Terre Mère et appelons
l’Assemblée générale des Nations Unies à l’adopter comme objectif commun de tous les
peuples et nations du monde, afin que chaque personne et chaque institution assume la
responsabilité de promouvoir, par l’enseignement, l’éducation et l’éveil des consciences,
le respect des droits reconnus dans la Déclaration, et à faire en sorte, par des mesures et
des disposions diligentes et progressives d’ampleur nationale et internationale, qu’ils
soient universellement et effectivement reconnus et appliqués par tous les peuples et
États du monde.









Article 1. La Mère Terre

(1) La Terre Mère est un être vivant.

(2) La Terre Mère est une communauté unique, indivisible et autorégulée d’êtres
intimement liés entre eux, qui nourrit, contient et renouvelle tous les êtres.
(3) Chaque être est défini par ses relations comme élément constitutif de la Terre Mère.
(4) Les droits intrinsèques de la Terre Mère sont inaliénables puisqu’ils découlent de la
même source que l’existence même.
(5) La Terre Mère et tous les êtres possèdent tous les droits intrinsèques reconnus dans la
présente Déclaration, sans aucune distinction entre êtres biologiques et non biologiques
ni aucune distinction fondée sur l’espèce, l’origine, l’utilité pour les êtres humains ou
toute autre caractéristique.
(6) Tout comme les êtres humains jouissent de droits humains, tous les autres êtres ont
des droits propres à leur espèce ou à leur type et adaptés au rôle et à la fonction qu’ils
exercent au sein des communautés dans lesquelles ils existent.
(7) Les droits de chaque être sont limités par ceux des autres êtres, et tout conflit entre
leurs droits respectifs doit être résolu d’une façon qui préserve l’intégrité, l’équilibre et la
santé de la Terre Mère.

Article 2. Droits inhérents de la Terre Mère

1) La Terre Mère et tous les êtres qui la composent possèdent les droits intrinsèques
suivants :
(a) le droit de vivre et d’exister ;
(b) le droit au respect ;
(c) le droit à la régénération de leur biocapacité et à la continuité de leurs cycles et
processus vitaux, sans perturbations d’origine humaine ;
(d) le droit de conserver leur identité et leur intégrité comme êtres distincts, autorégulés
et intimement liés entre eux ;
(e) le droit à l’eau comme source de vie ;
(f ) le droit à l’air pur ;
(g) le droit à la pleine santé ;
(h) le droit d’être exempts de contamination, de pollution et de déchets toxiques ou
radioactifs ;
(i) le droit de ne pas être génétiquement modifiés ou transformés d’une façon qui nuise à
leur intégrité ou à leur fonctionnement vital et sain ;
(j) le droit à une entière et prompte réparation en cas de violation des droits reconnus
dans la présente Déclaration résultant d’activités humaines.
2) Chaque être a le droit d’occuper une place et de jouer son rôle au sein de la Terre Mère
pour qu’elle fonctionne harmonieusement.
3) Tous les êtres ont droit au bien-être et de ne pas être victimes de tortures ou de
traitements cruels infligés par des êtres humains.

Article 3 : Obligations des êtres humains envers la Terre Mère

1) Tout être humain se doit de respecter la Terre Mère et de vivre en harmonie avec elle.
2) Les êtres humains, tous les États et toutes les institutions publiques et privées ont le
devoir :
a) d’agir en accord avec les droits et obligations reconnus dans la présente Déclaration ;
b) de reconnaître et de promouvoir la pleine et entière application des droits et
obligations énoncés dans la présente Déclaration ;
c) de promouvoir et de participer à l’apprentissage, l’analyse et l’interprétation des
moyens de vivre en harmonie avec la Terre Mère ainsi qu’à la communication à leur sujet,
conformément à la présente Déclaration ;
d) de veiller à ce que la recherche du bien-être de l’homme contribue au bien-être de la
Terre Mère, aujourd’hui et à l’avenir ;
e) d’établir et d’appliquer des normes et des lois efficaces pour la défense, la protection et
la préservation des droits de la Terre Mère ;
f ) de respecter, protéger et préserver les cycles, processus et équilibres écologiques
vitaux de la Terre Mère et, au besoin, de restaurer leur intégrité ;
g) de garantir la réparation des dommages résultant de violations par l’homme des droits
intrinsèques reconnus dans la présente Déclaration et que les responsables soient tenus
de restaurer l’intégrité et la santé de la Terre Mère ;
h) d’investir les êtres humains et les institutions du pouvoir de défendre les droits de la
Terre Mère et de tous les êtres ;
i) de mettre en place des mesures de précaution et de restriction pour éviter que les
activités humaines n’entraînent l’extinction d’espèces, la destruction d’écosystèmes ou la
perturbation de cycles écologiques ;
j) de garantir la paix et d’éliminer les armes nucléaires, chimiques et biologiques ;
k) de promouvoir et d’encourager les pratiques respectueuses de la Terre Mère et de tous
les êtres, en accord avec leurs propres cultures, traditions et coutumes ;
l) de promouvoir des systèmes économiques qui soient en harmonie avec la Terre Mère
et conformes aux droits reconnus dans la présente Déclaration.

Article 4 : Définitions

Le terme “être” comprend les écosystèmes, les communautés naturelles, les espèces et
toutes les autres entités naturelles qui font pare de la Terre Mère.
Rien dans cette Déclaration ne limite la reconnaissance d’autres droits intrinsèques de
tous les êtres ou d’êtres particuliers.
Déclaration Universelle Des Droits De L’Humanité
 http://droitshumanite.fr/






1 Rappelant que l’humanité et la nature sont en péril et qu’en particulier les effets
néfastes des changements climatiques, l’accélération de la perte de la biodiversité, la
dégradation des terres et des océans, constituent autant de violations des droits
fondamentaux des êtres humains et une menace vitale pour les générations présentes et
futures,

2 Constatant que l’extrême gravité de la situation, qui est un sujet de préoccupation pour
l’humanité tout entière, impose la reconnaissance de nouveaux principes et de nouveaux
droits et devoirs,

3 Rappelant son attachement aux principes et droits reconnus dans la Déclaration
universelle des droits de l’homme, y compris à l’égalité entre les femmes et les hommes,
ainsi qu’aux buts et principes de la Charte des Nations Unies,

4 Rappelant la Déclaration sur l’environnement de Stockholm de 1972, la Charte
mondiale de la nature de New York de 1982, la Déclaration sur l’environnement et le
développement de Rio de 1992, les résolutions de l’Assemblée générale des Nations
Unies « Déclaration du millénaire » de 2000 et « L’avenir que nous voulons » de 2012,

5 Rappelant que ce même péril est reconnu par les acteurs de la société civile, en
particulier les réseaux de personnes, d’organisations, d’institutions, de villes dans la
Charte de la Terre de 2000,

6 Rappelant que l’humanité, qui inclut tous les individus et organisations humaines,
comprend à la fois les générations passées, présentes et futures, et que la continuité de
l’humanité repose sur ce lien intergénérationnel,

7 Réaffirmant que la Terre, foyer de l’humanité, constitue un tout marqué par
l’interdépendance et que l’existence et l’avenir de l’humanité sont indissociables de son
milieu naturel,

8 Convaincus que les droits fondamentaux des êtres humains et les devoirs de
sauvegarder la nature sont intrinsèquement interdépendants, et convaincus de
l’importance essentielle de la conservation du bon état de l’environnement et de
l’amélioration de sa qualité,

9 Considérant la responsabilité particulière des générations présentes, en particulier des
Etats qui ont la responsabilité première en la matière, mais aussi des peuples, des
organisations intergouvernementales, des entreprises, notamment des sociétés
multinationales, des organisations non gouvernementales, des autorités locales et des
individus,

10 Considérant que cette responsabilité particulière constitue des devoirs à l’égard de
l’humanité, et que ces devoirs, comme ces droits, doivent être mis en œuvre à travers des
moyens justes, démocratiques, écologiques et pacifiques,

11 Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à l’humanité et à ses
membres constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde,

12 Proclame les principes, les droits et les devoirs qui suivent et adopte la présente
déclaration :

I Les principes

Article 1 :

Le principe de responsabilité, d’équité et de solidarité, intragénérationnelles et
intergénérationnelles, exige de la famille humaine et notamment des Etats d’oeuvrer, de
manière commune et différenciée, à la sauvegarde et à la préservation de l’humanité et
de la terre.

Article 2 :

Le principe de dignité de l’humanité et de ses membres implique la satisfaction de leurs
besoins fondamentaux ainsi que la protection de leurs droits intangibles. Chaque
génération garantit le respect de ce principe dans le temps.

Article 3 :

Le principe de continuité de l’existence de l’humanité garantit la sauvegarde et la
préservation de l’humanité et de la terre, à travers des activités humaines prudentes et
respectueuses de la nature, notamment du vivant, humain et non humain, mettant tout
en œuvre pour prévenir toutes les conséquences transgénérationnelles graves ou
irréversibles.

Article 4 :

Le principe de non-discrimination à raison de l’appartenance à une génération préserve
l’humanité, en particulier les générations futures et exige que les activités ou mesures
entreprises par les générations présentes n’aient pas pour effet de provoquer ou de
perpétuer une réduction excessive des ressources et des choix pour les générations
futures.

II Les droits de l’humanité

Article 5 :

L’humanité, comme l’ensemble des espèces vivantes, a droit de vivre dans un
environnement sain et écologiquement soutenable.

Article 6 :

L’humanité a droit à un développement responsable, équitable, solidaire et durable.

Article 7 :

L’humanité a droit à la protection du patrimoine commun et de son patrimoine naturel et
culturel, matériel et immatériel.

Article 8 :

L’humanité a droit à la préservation des biens communs, en particulier l’air, l’eau et le sol,
et à l’accès universel et effectif aux ressources vitales. Les générations futures ont droit à
leur transmission.

Article 9 :

L’humanité a droit à la paix, en particulier au règlement pacifique des différends, et à la
sécurité humaine, sur les plans environnemental, alimentaire, sanitaire, économique et
politique. Ce droit vise, notamment, à préserver les générations successives du fléau de la
guerre.

Article 10 :

L’humanité a droit au libre choix de déterminer son destin. Ce droit s’exerce par la prise
en compte du long terme, et notamment des rythmes inhérents à l’humanité et à la
nature, dans les choix collectifs.

III Les devoirs à l’égard de l’humanité

Article 11 :

Les générations présentes ont le devoir d’assurer le respect des droits de l’humanité,
comme celui de l’ensemble des espèces vivantes. Le respect des droits de l’humanité et
de l’homme, qui sont indissociables, s’appliquent à l’égard des générations successives.

Article 12 :

Les générations présentes, garantes des ressources, des équilibres écologiques, du
patrimoine commun et du patrimoine naturel, culturel, matériel et immatériel, ont le
devoir de faire en sorte que ce legs soit préservé et qu’il en soit fait usage avec prudence,
responsabilité et équité.

Article 13 :

Afin d’assurer la pérennité de la vie sur terre, les générations présentes ont le devoir de
tout mettre en œuvre pour préserver l’atmosphère et les équilibres climatiques et de
faire en sorte de prévenir autant que possible les déplacements de personnes liés à des
facteurs environnementaux et, à défaut, de secourir les personnes concernées et de les
protéger.

Article 14 :

Les générations présentes ont le devoir d’orienter le progrès scientifique et technique
vers la préservation et la santé de l’espèce humaine et des autres espèces. A cette fin,
elles doivent, en particulier, assurer un accès et une utilisation des ressources biologiques
et génétiques respectant la dignité humaine, les savoirs traditionnels et le maintien de la
biodiversité.

Article 15 :

Les États et les autres sujets et acteurs publics et privés ont le devoir d’intégrer le long
terme et de promouvoir un développement humain et durable. Celui-ci ainsi que les
principes, droits et devoirs proclamés par la présente déclaration doivent faire l’objet
d’actions d’enseignements, d’éducation et de mise en œuvre.

Article 16 :

Les États ont le devoir d’assurer l’effectivité des principes, droits et devoirs proclamés par
la présente déclaration, y compris en organisant des mécanismes permettant d’en
assurer le respect.


http://www.rightsofmotherearth.com/
From World People’s Conference on Climate Change and the Rights of Mother Earth,
Cochabamba, Bolivia, 22 April – Earth Day 2010.

lundi 2 mars 2020

Ils te disent de ne pas pleurer

L’amour est un mot à quatre pattes. (Love is a four legged word.)


Voici un texte trouvé sur internet dont je ne connais pas malheureusement, l'auteur.





"Ils te disent de ne pas pleurer.
Ils te disent comment pleurer.
Ils te disent quand pleurer.
Ils te disent pourquoi pleurer.
On te dit que c'est un chien, pas une personne.
On te dit que la douleur va passer.
On te dit que les animaux ne savent pas qu'ils doivent mourir.
On te dit que l'important, c'est de ne pas le faire souffrir.
On te dit que tu peux en prendre un autre.
On te dit que ça va passer.
On te dit qu'il y a des douleurs plus lancinantes.

Mais ils ne savent pas combien de fois tu as regardé ton chien dans les yeux.
Ils ne savent pas combien de fois vous et votre chien avez regardé les étoiles.
Ils ne savent pas combien de fois à côté de toi il n'y a eu que ton chien.
Ils ne savent pas que le seul qui ne t'a jamais jugé est ton chien.
Ils ne savent pas à quel point tu as eu peur la nuit où ses lamentations t'ont réveillé.
Ils ne savent pas combien de fois ton chien s'est endormi près de toi.
Ils ne savent pas à quel point tu as changé depuis que le chien a rejoint ta vie.
Ils ne savent pas du lien qui naît entre l'homme et son chien.
Ils ne savent pas combien de fois tu l'as pris quand il était malade.
Ils ne savent pas combien de fois tu as fait semblant de ne pas voir son poil devenir de plus en plus blanc.
Ils ne savent pas combien de fois tu as parlé à ton chien, le seul vraiment capable de t'écouter.
Ils ne savent pas à quel point tu étais beau pour ton chien.
Ils ne savent pas que parfois c'est juste ton chien qui a su que tu souffrais.
Ils ne savent pas ce que ça signifie pour toi de marcher avec ton chien dans les bois, seuls.
Ils ne savent pas ce que ton chien t'a fait ressentir.
Ils ne savent pas ce que ça fait de voir son chien âgé se lever à peine pour venir te dire bonjour.
Ils ne savent pas que quand les choses te vont mal, le seul qui n'est pas parti est ton chien.
Ils ne savent pas que ton chien t'a fait confiance à chaque instant de sa vie, même dans le dernier.
Ils ne savent pas à quel point ton chien t'a aimé et à quel point tu lui suffisais pour être heureux.
Ils ne savent pas à quel point tu as pleuré en cachette  ton chien pour qu'il ne se sente pas ta peur.
Ils ne savent pas que pleurer pour un chien est l'une des choses les plus nobles, significatives, vraies, propres, sincères que vous pouvez faire.

Ils ne savent pas pour la dernière fois que tu l'as déplacé à peine... en faisant attention à ne pas leur faire de mal.
Ils ne savent pas de ses derniers instants de vie dans lesquels tu avais peur de le caresser... Parce que tu pouvais lui donner de l'ennui ou lui faire mal..

Pourquoi tu ne pleures pas un chien, mais ils ne le savent pas."